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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 23:31

Antoine, adolescent de 15 ans, a été abattu le lundi 2 mai par un maçon au chômage de 56 ans d'une balle en plein cœur, dans les quartiers nord de Marseille.

L'ado venait de commettre un vol dans le local d'une entreprise. En partant avec un ordinateur sous le bras, il a été atteint d'une balle en plein cœur. Arrivée, le maire de ces deux arrondissements (15e et 16e) de Marseille, Samia Ghali (PS), a déploré l'absence de forces de l'ordre et la multiplication des cambriolages dans ces quartiers.

Si rien, absolument rien, ne justifie la mort d'un gamin, il est difficile de ne pas prendre en compte la colère sourde et impuissante de la population.

Ce face à face rude, à mains nues, entre une population excédée et une délinquance en augmentation rend inévitable les passages à l'acte, les transgressions.

Quand la loi, à tort ou à raison, est jugée comme inefficace, quand la police, dont les effectifs ne cessent de mincir, s'avoue elle-même dans l'incapacité d'opposer une réelle alternative à la violence, la rue retrouve sa sauvagerie instinctive, la loi du plus fort y règne, la loi est piétinée.

Faut-il considérer un tel drame comme une fatalité ? Doit-on vivre sous le joug de cette impuissance ?

Au-delà de la dialectique, les pouvoirs publics ont-ils les moyens financiers et humains de reconquérir un semblant d'autorité ?

Aujourd'hui, l'impression générale est à la résignation. L'élection présidentielle aura un rendez-vous capital avec la politique de la ville.

Les acteurs n'en attendent pas des miracles. Juste que l'on rallume une flamme, que l'on structure l'avenir autour d'un projet fédérateur, porteur d'horizons concrets.

Juste pour y croire !!!

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 21:18


L'idée de rendre obligatoires des travaux d'intérêt général pour les allocataires du RSA est démagogique et anti-économique. 
Ou bien il s'agit de travaux parfaitement inutiles et impossibles à financer, et c'est donc une démarche punitive qui est engagée contre des personnes qui n'ont pas besoin de cela pour aggraver leur situation, plus liée à la crise qu’à leur volonté. 
Ou bien il s'agit de travaux utiles, donc finançables, et ce sont donc des emplois que l'on remplace par du travail obligatoire, ajoutant encore au chômage !
C'est en diminuant les charges pesant sur le travail, par la TVA sociale, notamment, que l'on pourra mieux financer la protection sociale, en augmentant les salaires réels des salariés, creusant en positif l'écart entre le travail et les diverses allocations. Et pas en punissant ceux à qui il ne reste que le RSA pour vivre

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 01:08

Lors d'un déplacement à Meaux le 14 avril dernier, Maurice Leroy a fait un petit buzz dans le monde des acteurs de la politique de la ville en annonçant vouloir lancer des opérations de droit commun dans 33 Cucs.

Ce serait là une sacrée évolution dans la gestion des quartiers sensibles. Simple petit rappel des faits : la politique de la ville est une politique dérogatoire conçue uniquement parce que les mécanismes du droit commun sont défaillants sur certains territoires français.

Simple exemple, souvent cité : le nombre de distributeurs automatiques de billets est clairement moins important en banlieue qu'en centre-ville, pour de pures raisons de sécurité. Autres domaines où les écarts sont éloquents : les transports publics, la présence des services publics (Pôle emploi, CAF...), etc. Et le dérogatoire n'a pas réussi, depuis, à combler le fossé, installant ce sentiment saumâtre de relégation.

Traiter une rue d'Asnières comme un boulevard de Neuilly s'apparente donc à une révolution des mentalités administratives. Pour y parvenir, il faudra (enfin) mettre sur pied un système de péréquation moins symbolique que celui qui se dessine sur les droits de mutation en poussant les collectivités riches à sortir de leurs égoïsmes.

Les acteurs de la politique de la ville sont certainement très impatients de savoir comment l'actuel et très discret ministre de la Ville va mener ce dossier afin de corriger un des effets pervers de la décentralisation : le renforcement de la richesse fiscale des territoires et l'aberration qui consiste à créer une France des territoires à deux vitesses.

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 02:39

Il est des rapports qui passent inaperçus et pourtant s'avèrent particulièrement 'instructifs. En effet, dans son 20e rapport, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) décèle une nouvelle forme de racisme, « le racisme compréhensif ».

Cette nouvelle catégorie vise les personnes qui, sans être racistes, en comprennent (ou peut être tentent d'en appréhender)  les ressorts.

Une compréhension qui serait (selon le CNCDH) source de détachement citoyen et favoriserait ainsi l'instillation de la marinelepénisation dans cet objet complexe qu'est l'opinion publique.

Etrange positionnement que celui de ce « racisme compréhensif » : un journaliste interrogeant Marine Le Pen en ferait-il partie ? Un "acteur local" analysant l'évolution des comportements de la population (quant à nos élites) sur un quartier serait-il susceptible d'en 'être un artisan ?  Un citoyen excédé par la montée de l'insécurité dans son quartier serait-il un candidat potentiel à cette nouvelle catégorisation ? Un travailleur social qui oserait  dire que la surreprésentation ethnique est un trait sociologique caractéristique de la délinquance, finira-t-il sur un croc de boucher triomphalement posé à la devanture de la bien-pensance journalistique ?

Et, pendant ce temps là , Marine Le Pen  monte à la Une des sondages (presse de ce WE)

Au fait, sans l'apport des « racistes compréhensifs » !!! 

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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 07:31


L'injustice fiscale est une des priorités à laquelle le gouvernement doit s'attaquer.


Les deux tiers de l'impôt sur le revenu pèsent sur les couches moyennes, alors que les plus aisés de nos concitoyens sont bien moins sollicités pour participer aux dépenses communes.
Il y avait donc vraiment nécessité à mettre fin à un bouclier fiscal qui était devenu au fil du temps, et avec la crise, un symbole d'injustice.


Une grande reforme fiscale, à la fois juste et efficace reste encore à faire. La Gauche Moderne a, sur ce plan, fait plusieurs propositions, notamment fusionner l'impôt sur le revenu et la CSG dans un impôt à taux essentiellement fixe, prélevé à la source.


En revanche La Gauche Moderne est plus réservée sur l'urgence qu'il y avait dans cette période de crise à diminuer l'Impôt de solidarité sur la Fortune.

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 03:37

Les résultats des cantonales ont, plus que, confirmé les bonnes dispositions des quartiers dits sensibles envers les thèses du FN. Il serait ici inutile et  fastidieux de reprendre la liste des élément objectifs  qui éclairent la permanence et l'augmentation constante  de cette adhésion. Ces quartiers  sont des étouffoirs sociaux dont les pouvoirs publics donnent (depuis plusieurs décennies)  le sentiment de se" foutre" quelque peu et où le fatalisme est la règle.

La politique se crédibilise lorsqu'elle s'appuie sur une espérance, même mince.

Le pari d'un tel investissement sur le futur n'est plus possible.

Les difficultés liées à l'insécurité, le logement et le chômage se renforcent avec une telle rapidité que la politique n'apparaît plus aux yeux de la population (d'un grand nombre des quartiers) comme un lieu d'investissement du futur.

Toute dépolitisation d'une société borde le lit des extrêmes : le FN n'a plus de raisons particulières de faire campagne, son seul oriflamme suffit à susciter l'empathie, comme si les électeurs jouaient avec le feu. Et il serait totalement absurde de laisser croire que la typologie de l'électeur FN est celle d'un facho pied-noir admirateur de l'ordre nouveau hitlérien et déclaré apte aux soins psychiatriques poussés. Le vote FN est celui du rejet du politique, du ras-le-bol, du « après eux, le déluge ».

Les républicains (que nous sommes) sont donc sommés de reprendre la main avec humilité sur le chantier politique : il faudrait en urgence que "élites" des partis républicains  écoutent et déroulent  le tapis rouge à ceux ( les acteurs locaux: élus,travailleurs sociaux...) qui depuis des années  donnent les clés d'une remobilisation démocratique dans les quartiers : parler avec les jeunes, aller voir les "gens" d'en (très) bas, leur expliquer comment la politique peut leur être utile, tenir les engagements, expliquer les difficultés, les contradictions de l'action politique ; leur expliquer que la politique, c'est eux, et non l'idée délétère qu'ils s'en font.

Rocard avait raison : la politique ne peut pas tout... mais elle n'est pas rien !!!

Elle est la seule lumière qui brille dans un monde opaque aux contours plus qu'incertains.

 

 

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 11:12

Pourquoi ? Pourquoi cette violence gratuite entre jeunes ?

Pourquoi la mort de Samy, 15 ans, poignardé au thorax lors d'une rixe entre bandes rivales de la cité du Luth à Gennevilliers et du quartier voisin des Courtilles, à Asnières ?

Comment une querelle de mômes, de bandes, peut-elle s'achever sur une mort ? A défaut d'éléments d'analyse concrets, la perplexité l'emporte. Dans sa progression civilisationnelle, notre société a laissé de côté des hordes sauvages, des fous furieux qui se bâtissent une légitimité sur la brutalité, sur la fascination bling-bling qu'exerce sur eux la cité claquemurée, dont ils sont propriétaires et pour laquelle ils sont prêts à mourir. Il faut entendre certains mômes parler de leurs leaders, vanter leurs breloques délictuelles, mettre en avant la dignité de l'indignité, du border line, de la fureur de vivre dans une éternelle fuite en avant vers l'affranchissement.

Ces mômes sont confrontés au no futur, au vide et ils le comblent de la pire des manières.

Ce qui peut changer les choses ?

Un père, un frère, un prof, un oncle, une tannée salvatrice ?

Un nous collectif : nous rentrons chez nous et nos mômes jouent à la play station. C'est pour rire, bien sûr. Ils sont vifs, intelligents, ils mettent de la distance. Pourtant, sur l'écran, ça gicle dans tous les sens, c'est du jeu, certes, mais c'est gore, très très gore. Nous tolérons.

Nous, vous, moi. Nous avons créé une génération en danger psychologique permanent. Divorces, décohabitations, un week-end sur deux, deux vies, l'amour brisé, la rue, la haine d'un monde familial qui s'écroule, la crise, les gens écrasés, désindividualisés, harcelés moralement, la perception durable d'une fracture sociale qui s'est transformée en gouffre, Chirac sauvé par la justice, Mohamed enterré par la justice, conscience d'une dichotomie violente.

« J'ai la haine », disent certains mômes. Contre qui ? Contre quoi ? Contre tout ça...

Contre une vie sociale à peu près heureuse dont la perspective se rabougrit. Cette jeunesse s'entretue parce qu'elle ne croit plus aux adultes. La violence, c'est ce qui reste quand la civilisation se retire et laisse entre eux les damnés d'une vie faite de chômage, de délits et d'économies parallèles.

Ce chantier social est énorme. Le pire est que les hommes politiques n'ont pas la volonté de l'ouvrir mais surtout qu'ils manquent cruellement de solutions pour changer cette prison à ciel ouvert que sont les quartiers sensibles.

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 05:06

 Elections souvent obscures pour bon nombre de votants, les cantonales souffrent cette année d'une complexité supplémentaire, du fait de la réforme de révision générale des politiques publiques (RGPP). Qu'est-ce que les élections cantonales? A quoi sert le Conseil général? Quels sont les enjeux des élections cantonales?

Telles sont les questions auxquelles nous avons choisi de répondre dans cet article spécialement conçu pour vous donner les moyens de mieux comprendre une démarche civique et des réformes trop souvent mal expliquées.

Les Enjeux

1. Des enjeux de portée nationale La moitié des cantons sont renouvelés et les résultats sont susceptibles de modifier les équilibres politiques dans certains départements. A cet égard, le résultat des élections cantonales sera sans nul doute diversement apprécié dans la perspective du prochain renouvellement partiel du Sénat, qui aura lieu en septembre 2011. En effet, dans chaque département, les sénateurs seront désignés par un collège électoral formé d’élus de cette circonscription, issus du suffrage universel : députés, conseillers régionaux, conseillers généraux et conseillers municipaux.

2. Des enjeux à caractère local Un lieu commun, sans cesse répété, voudrait que les Français se désintéressent des affaires départementales en raison de leur caractère plus administratif que politique. La création des départements, en 1789, avait en effet pour objectif de rapprocher le citoyen de l’administration (en rendant tout chef-lieu de département accessible à une journée à cheval) et de simplifier le maillage territorial de l’Ancien Régime. Aujourd’hui, le département exerce des responsabilités dans quatre domaines d’action.
• Le plus important est l’action sociale, qui regroupe l’aide sociale à l’enfance, l’aide aux handicapés, aux personnes âgées, l’insertion sociale et professionnelle, l’aide au logement, la protection judiciaire de la jeunesse, ainsi que la protection sanitaire de la famille et de l’enfance. 
• Le conseil général est compétent en matière d’aménagement de l’espace et d’équipement (notamment voirie, transports scolaires, ports maritimes de commerce et de pêche, aérodromes civils, ainsi que l’aménagement, l’entretien et l’exploitation des cours d’eau, lacs et plans d’eau domaniaux transférés aux départements). 
• Les compétences du département comprennent également la construction, l’équipement et le fonctionnement des collèges, la responsabilité des équipements culturels départementaux (bibliothèques centrales de prêt, archives et musées départementaux), ainsi que l’entretien et la restauration du patrimoine classé ou inscrit, n’appartenant pas à l’État ou à ses établissements publics. 
• Enfin, en plus de sa participation au financement des aides économiques aux entreprises, le département peut, depuis la loi du 13 août 2004, mettre en œuvre ses propres régimes d’aides en matière de développement économique.

3. Des enjeux financiers L’Observatoire des finances locales fait état, dans son rapport annuel publié en juillet 2010, de la dégradation des finances départementales, confrontées à un effet de ciseau entre des dépenses sociales en forte hausse (allocation personnalisée d’autonomie, prestation de compensation des personnes handicapées et le revenu de solidarité active-"RSA") et des recettes en stagnation (impact de la récession). Pour certains départements, cet état de fait est imputable à "la non-compensation" par l’Etat des charges qu’il a transférées aux collectivités territoriales. En signe de protestation, le département de Seine-Saint-Denis avait ainsi choisi de voter en 2010 un budget primitif déficitaire de 75 millions d’euros, montant estimé des charges transférées et "non compensées" par l’État au titre de l’année 2011. Pour l’Observatoire des finances locales (rapport annuel 2010), le resserrement des marges de manœuvre des départements s’est amorcé dès 2007, confirmé en 2008 et 2009, et amplifié en 2010. Combinée avec les incertitudes sur les effets durables de la crise et l’impact réel de la réforme de la taxe professionnelle, dans le contexte actuel du gel des dotations (loi de finances pour 2011), cette contrainte pourrait encore se renforcer, si la conjoncture n’évolue pas favorablement

Enfin Les élections cantonales, comment ça marche?

Les conseillers généraux de chaque département sont élus au suffrage universel direct. La durée du mandat des conseillers généraux élus en 2011 est de 3 ans. Ils seront remplacés en mars 2014 par des conseillers territoriaux.

Pour être élu au 1er tour, un candidat doit obtenir : - au moins la majorité absolue des suffrages exprimés (plus de 50%), - et un nombre de suffrages égal à au moins 25 % des électeurs inscrits.

Pour être candidat au second tour : il faut avoir obtenu au 1er tour un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits. Toutefois, si un seul candidat franchit cette barre, le candidat arrivé en seconde position peut se maintenir

 

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 23:11

La journée de la femme a un petit côté gadget contristant mais elle permet au mois d'activer chaque année un petit recensement de ce qui pourrait faciliter la vie des femmes, dont les statistiques mettent en évidence la condition effarante de sous-citoyenneté.

Ainsi, à Suresnes, la mairie a-t-elle fait le job pour que la difficulté d'insertion professionnelle ne se double pas d'une lourdeur dans la garde des enfants.

Et les résultats sont là !!!

Ce pragmatisme honore la ville en question qui, avec ce brin de volontarisme qui fait qu'un élu est meilleur qu'un autre, offre ainsi à ses concitoyens la démonstration que la politique sert à quelque chose.

On le sait : les dispositifs évoluent moins vite que les formes de la société. Aux élus de proximité d'être des anticipateurs prompts et lucides, efficaces et justes.

Forts d'une telle réactivité, ils mettront la démagogie populacière et antagoniste du FN dans les choux.

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 21:05

 D'après les sondages, le Front national est donc en capacité de faire bisser le 21 avril 2002, où un Jospin suffisant s'était fait moucher par Le Pen au premier tour, minorant avec ostentation le problème de la sécurité, notamment dans les quartiers populaires.

Depuis ? Rien, ou pas grand chose. La grande cure de réalisme annoncée au PS n'a pas eu lieu.

Le parti majoritaire de gauche reste encore plus soucieux d'ébarber ses querelles internes que de proposer à son électorat naturel, avide d'alternatives face à la clarté idéologique de Sarkozy, quelques idées fortes et immédiatement repérables.

Il n'a su paraître crédible sur une question de fond dans notre société : l'insécurité, sa réalité, sa perception, sa représentation ethnique, sa territorialisation...

Il en a encore une représentation étriquée, culpabilisante, comme si la politique n'était qu'un exercice d'effort dialectique pour contourner l'obstacle des réalités. L'insécurité ne doit pas être laissée à la droite ou au FN. C'est un sujet idéal pour une gauche « démarxisée » dont le seul objectif doit être d'améliorer le quotidien de ceux qui, pour des raisons multiples, se heurtent à des impossibilités d'épanouissement social individuel.

A force de regarder ailleurs, la politique d'intégration est devenue un dispositif administratif que l'on détricote au fil des opportunismes politiques, des viles démagogies, etc. On joue, on s'amuse avec le FN. On pense qu'il n'ira pas au-delà de 17 %, il est déjà à 20 %, peut-être plus le jour J.

L'opinion publique s'amuse aussi.

Elle ne croit plus aux politiques et aux journalistes. Ennuyeux : ce sont les faiseurs d'opinion, ceux qui s'indignent professionnellement. Mais ils ne pèsent pas.

Le tous pourris gangrène notre société.

Marine Le Pen fend l'onde électorale telle une sirène eschatologique. Sans mal, sans difficulté, sans apparaître excessivement à la lucarne. Alors, oui, Jean-Marc Ayrault, sur France Inter, a raison de rappeler que le programme du FN est dangereux et inapplicable.

Le vulgum pecus s'en contrefiche.

Le lien politique s'apparente à l'investissement amoureux. Il faut « dégager » quelque chose, « avoir du charme ».

Sarkozy en avait en 2007 pour des classes populaires qui éprouvent de plus en plus les rigueurs de la crise. Les classes moyennes et les nantis n'éprouvent pas cette « vraie vie », cette difficulté à vivre avec rien ou si peu, cette humiliation qui consiste à être noyé dans un ensemble social oppressant où les belles formules du type « Indignez-vous » ou « Prenez-vous en main » distillées par des campagnes de communication très moralisantes exhalent une odeur rance de forfaiture intellectuelle.

La gauche archaïque  a un vrai problème : sa seule justification politique est l'audace, la création d'un autre horizon possible. Cela peut paraître gnangnan écrit comme ça mais c'est la vérité : "la gauche moderne" doit démontrer que la mondialisation se transforme au contact de dispositifs fiscaux et redistributifs de richesses soucieux de tous, qu'elle n'est pas figée dans une fatalité écrasante.

Neuf ans après 2002, la gauche se demande encore comment elle peut être un choix d'espérance. C'est à désespérer...

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