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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 05:58

Depuis le 1er mars, l'Aide médicale d'Etat (AME), dispositif permettant l'accès aux soins des personnes sans-papiers les plus pauvres (dont les revenus sont inférieurs à 634 € par mois) est donc payante pour les bénéficiaires majeurs. Cette mesure aura des conséquences graves sur la santé des plus vulnérables. Avec la mise en place d'un droit d'entrée de 30€, faute de ressources, ces personnes risquent de différer leurs soins. Elles ne viendront consulter qu'en urgence ou lorsqu'elles seront gravement malades, ce qui revient à repousser les soins vers des prises en charge hospitalières plus coûteuses car trop tardives. 
Cette décision, portée par la majorité parlementaire UMP, a pourtant été dénoncée par de nombreux acteurs associatifs, politiques et institutionnels. Elle a surtout été remise en question par les conclusions d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l'Inspection générale des finances (IGF). Celui-ci conclut que la hausse des dépenses de l'AME ne provient pas de fraudes de la part des bénéficiaires et recommande de ne pas instaurer de contribution financière pour avoir accès à l'AME.
Pourtant, ce rapport, daté du 24 novembre 2010, n'a délibérément pas été divulgué pendant toute la durée des débats et jusqu'à l'adoption définitive de la loi, le 30 décembre 2010, alors qu'il avait été réclamé par les parlementaires. 
Face à cette nouvelle restriction à l'AME, de nombreux acteurs de soins poursuivent leur mobilisation. Les équipes de Médecins du Monde, notamment, ont décidé de mettre en place, dans leurs centres de soins, des indicateurs permettant de documenter les effets sur la santé de telles mesures. 
Les résultats seront connus à l'automne mais une première enquête flash est d'ores et déjà en cours dans trois des 21 centres MdM (Nice, Saint-Denis et Montpellier). Celle-ci évalue le poids de ces 30 € dans le budget des patients, leur capacité à prendre en charge cette dépense et ce qu'ils comptent faire suite à l'instauration de ce droit d'entrée.
 

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 05:51

Temps scolaire, temps de travail, temps de vie, la question des temps fait un retour en force dans le débat public en ce début de décennie. Plus le siècle avance, plus nous courons après le temps. Jusqu'à s'y perdre parfois comme le développe un essai d'hartmut Rosa (1) que nous avions chroniqué ici.

Je me souviens des séries de science fiction des années 70. On y voyait l'humanité lutter contre des extra terrestres, contre l'anéantissement de la planète. Mais on voyait très peu cette humanité au travail. Il faut dire que le monde imaginait alors que le progrès technique allait faire disparaitre les taches mécaniques nous laissant plus de temps pour nous consacrer à l'art, aux loisirs, au bien être. Plus près de nous le fabuleux « Wall E » nous montre une société en danger parcequ'ayant asservi la nature pour ses besoins et ayant poussé la « non activité » a son paroxysme. Au point que le moindre mouvement en deviendrais salutaire.

Si cette évolution a été moins rapide et moins fulgurante que les écrivains ne l'imaginaient, il faut reconnaitre qu'elle a tout de même eu lieu. Nous consacrons aujourd'hui globalement plus de temps à nos loisirs et à nôtre bien être qu'au cours des 30 glorieuses qui l'ont surtout été sur le plan de la croissance économique mais pas sur le plan sociétal. De ce point de vue nous sommes beaucoup plus les enfants des révolutions hédonistes de la fin des années 60 que du conseil national de la résistance tant à la mode aujourd'hui.

Mais tout ceci semble aujourd'hui remis en cause comme en témoigne le slogan de Nicolas Sarkozy en 2007 « travailler plus pour gagner plus » ou les débats actuels sur le temps de travail ou les retraites. Car le système capitaliste dans lequel évolue l'économie mondiale a deux moteurs : la croissance et la concurrence.

Au titre de la croissance un besoin doit absolument en chasser un autre. Il en va aujourd'hui des nouvelles technologies comme il en allait hier de la voiture. Toujours plus vite, toujours plus puissant, toujours plus innovant. J'invente de nouveaux services, mieux je les fait naitre, car sans cela mon système s'effondre. Allez ne rigolez pas. Combien d'entre vous on le dernier modèle de téléphone en 3 G avec messagerie intégrée pour ne pas rater la vidéo de ce petit chat ... (référence aux guignols de l'info pour ceux qui ne regardent pas) ?

Et comme cela ne suffit pas il y a un second moteur : la concurrence. Car nous pourrions bien sur, notamment dans les pays développés, estimer que nous avons atteint une qualité de vie suffisante pour ne pas toujours se tuer toujours plus au travail. C'est là qu'entre en jeu la concurrence. Car si nous le décidions, à l'échelle européenne par exemple, alors nous serions vite dépassés par d'autres pays qui revendiquent, fort logiquement, accès aux mêmes services. Et qui pour cela sont prêts à travailler plus. Les tentations protectionnistes n'y changerons rien elles ne feront qu'aggraver le mal tant nos économies sont dépendantes.

En ce début 2011 les français sont parmi les plus pessimistes des pays développés. On les comprend. Espérons seulement qu'on pourra faire naitre un autre modèle. C'est une question de temps.

(1) Accélération : Une critique sociale du temps

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 05:46

En Tunisie, en Égypte, aujourd'hui en Algérie, en Mai 68 en France, c'est la jeunesse qui a montré le chemin de l'avenir à des gérontocraties bloquées et tyranniques.

Offrir aux jeunes un avenir fait d'autre chose que de précarité, de chômage, de retraites tardives, de dettes d'État à rembourser, de protection sociale en voie de disparition, d'éducation au rabais, de pollution, et de stigmatisation devrait être la priorité de tous les gouvernements.

Mieux, ainsi que nous ne cessons de l'écrire et d'en témoigner ici, tous les Etats devraient fonder leurs politiques sur l'éducation et la mobilisation de la formidable énergie de la jeunesse au service de l'intérêt général.

L'esprit public, la solidarité, l'économie, la culture, l'avenir du monde et l'image même de notre jeunesse consumériste et stigmatisée en seraient refondés.

Tous les États... à commencer par le nôtre, certes à peu près démocratique, mais tout aussi méprisant pour les jeunes que le furent ou le sont Ben Ali, Moubarak, Bouteflika et autres mafieux avérés...

L'avantage, avec notre démocratie, c'et qu'il y a, l'an prochain, une élection présidentielle ouverte et qu'on va pouvoir en débattre et le proposer. Pour l'instant, à un ou deux candidats à la candidature de second ordre près, on n'entend rien !

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 05:36
Après Angela Merkel, après le Premier ministre britannique David Cameron, Nicolas Sarkozy a donc, à son tour, prononcé l’échec du multiculturalisme, s’attirant la réprobation des belles âmes qui n’ont entendu qu’une diversion islamophobe, autrement dit une façon un brin dégoûtante de surfer sur la peur suscitée dans une partie de l’opinion non pas par l’islam comme religion mais par les revendications identitaires d’une partie de nos concitoyens musulmans.

Même l’excellent Guillaume Erner, subtil commentateur des médias sur France Inter qui me fait l’amitié de venir croiser le fer ici-même, estime, en invoquant le philosophe canadien Charles Taylor, que le multiculturalisme est la colonne vertébrale de nos sociétés et qu’y renoncer, ce serait aussi renoncer aux « escarpins taille 43 des drag-queens » et aux panneaux de signalisation en basque – ce qui d’ailleurs, ne peinerait pas plus que cela la jacobine que je suis.

 

Peut-être Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas lu Taylor avec suffisamment d’attention. Cette polémique montre en tout cas qu’il est nécessaire de s’entendre sur le sens d’un mot lourdement piégé.

 

Le multiculturalisme au sens où l’a employé le président n’est pas la diversité culturelle qui fait depuis longtemps partie de la vie et des valeurs des sociétés européennes, mais une modalité particulière du « vivre-ensemble » dans laquelle ce ne sont pas les individus mais les groupes ou communautés qui s’intègrent à leur pays d’accueil, chacun pouvant non seulement conserver des singularités mais aussi jouir de droits spécifiques allant jusqu’à des tribunaux particuliers comme en Angleterre où il existe des cours islamiques et rabbiniques.

 Au demeurant, contrairement à la Hollande ou à la Grande-Bretagne, la France n’a jamais adopté ce modèle d’intégration et si des tensions se manifestent aujourd’hui autour de l’islam, c’est précisément parce que le multiculturalisme s’impose sans que nous l’ayons voulu.

 

À défaut d’avoir une réponse simple, la question peut-être posée simplement. Quelles sont les différences que nous acceptons et quelles sont celles que nous rejetons parce qu’elles sont contraires à nos mœurs ? Où s’arrêtent les arrangements raisonnables, où commencent les accommodements déraisonnables ? Il s’agit de définir un équilibre subtil entre tolérance et exigence, compromis et interdit. Que les femmes portent des boubous, des mini-jupes ou des saris, que les Français mangent du couscous ou des cuisses de grenouille, qu’ils pratiquent ramadan ou kippour, non seulement cela ne gêne personne mais cela participe à l’enrichissement par la différence.

Mais nous ne pouvons tolérer que des gens soient contraints de faire ramadan ou kippour, que les piscines prévoient des horaires séparées pour filles et garçons ou que les femmes soient cachées sous leurs burqas, parce que la liberté de pensée et la mixité sont au cœur de notre monde commun.

 

Au bout du compte, le multiculturalisme, c’est le règne du « c’est mon choix » – ou plutôt celui de ma communauté. Devrait-on, à ce compte-là, accepter qu’une femme promène son ami en laisse comme on l’a vu aujourd’hui à Carcassonne ? Sous les atours séduisants de la tolérance, une société dans laquelle chacun, ou plutôt chaque groupe, ferait ce qui lui plait, ne serait plus une société mais un agrégat d’individus et de clans promis à la guerre de tous contre tous.

 

Elisabeth Levy,

Causeur.fr

excellent site,  que je continue à vous recommander..
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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 05:27

Et en plus, Maurice Leroy serait un ministre à temps partiel !

C'est ce que révèle un article du Monde. Président du Conseil général du Loir-et-Cher, ce dernier bat la campagne pour sauver son poste dans un contexte anti-majorité présidentielle très prononcé pour les cantonales.

Officiellement, il assure n'être dans ses terres que le samedi et le dimanche. Ce que conteste son opposition et trahit en quelque sorte son agenda ministériel, qui s'étire du lundi au jeudi mais pas au-delà.

L'objet de ce billet n'est pas de « bouc-émissairiser » Maurice Leroy mais de rappeler une évidence pressentie par tous les observateurs au moment de sa nomination : il n'est pas l'homme de la situation.

La politique de la ville a besoin d'un ministre militant, qui arpente les quartiers du matin au soir et ne cesse d'harceler Matignon et l'Elysée sur la responsabilité morale de l'Etat en la matière. La politique de la ville, on l'a dans la peau ou on fait autre chose.

Maigre consolation : Michel Mercier, son homologue à la Justice, fait pire encore, avec une chancellerie au bord de l'apoplexie, en traînant ses guêtres dans les cantons pendant la justice française se détache dangereusement du pouvoir politique.

Décidément, ce gouvernement est en pleine déliquescence, et qu'il soit de droite ou de gauche n'a qu'un intérêt anecdotique. A François Fillon de rappeler très vite qu'un ministre n'est pas une mission que l'on peut exercer à temps partiel.

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 11:37

 

Chers Amis,


Voici trois mois, un important remaniement ministériel conduisait notre président, Jean-Marie Bockel, à quitter le gouvernement

Il apparaissait à l’époque, il apparaît chaque jour d’avantage, qu’il s’agissait d’un changement majeur, à tout le moins d’une inflexion essentielle, de la posture politique du quinquennat présidentiel. Car, outre La Gauche Moderne et les derniers membres de l’ouverture, quittaient également le gouvernement Jean-Louis Borloo, président du Parti Radical, et Hervé Morin, président du Nouveau Centre.

Incontestablement, une « droitisation » de l’action du gouvernement s’est produite. On la voit tous les jours, et en toutes choses.

Très naturellement, La Gauche Moderne, qui se veut le parti de la réforme juste, a été amenée, comme d’autres, à s’interroger. Comment peser sur la politique qui se mène ? Fait-on toujours partie de la majorité présidentielle ? Quelles mesures prendre ?

La Gauche Moderne a d’abord résolu de répondre sur le fond. La direction du parti travaille actuellement à un projet de programme, qui sera soumis à la discussion de tous nos militants. Il s’agit d’établir un ensemble de propositions à mettre en débat sur les sujets les plus divers, sociaux, économiques et culturels. Ces matériaux pourront servir dans touts débats aussi bien avec nos partenaires qu’avec nos adversaires. Ils pourront servir dans nos campagnes électorales et dans nos réunions sur le terrain. Notre parti adoptera ses positions définitives, après débat, au cours d’une convention envisagée actuellement pour le samedi 28 mai 2011, en région parisienne.

La Gauche Moderne a souhaité également tester ses idées sur le terrain. C’est le sens de notre campagne électorale pour les élections cantonales où 30 des nôtres (titulaires et suppléants), vont se confronter aux réalités du terrain. La direction nationale qui les soutient activement, à la fois sur le plan politique, technique et financier, est pleinement engagée pour le succès de nos candidats. L’idée est de passer la barre des 5% pour la plupart, et même de faire beaucoup mieux, voire d’être élus, pour quelques uns. Il n’est du reste pas inutile de savoir que 70 candidats issus de tous les secteurs de la majorité ont sollicité notre soutien et souhaitent être autorisés à utiliser notre logo sur leurs documents électoraux. Cela fait donc 100 candidats qui auront reçu notre investiture.
La Gauche Moderne a également décidé de ne pas négliger ses alliances. Certes, La Gauche Moderne, parti loyal s’il en fut, est et reste membre de la majorité présidentielle, vue comme un ensemble. Jean-Marie Bockel continue à assister aux réunions de la majorité avec le Président de la République toutes les semaines. Nous sommes toujours membres du comité de liaison de la majorité, et nous tenons même chaque mercredi notre comité permanent dans les locaux de ce comité de liaison.

Mais ce serait folie de ne pas être partie prenante, au sein même de cette majorité, aux conversations, aux réflexions, aux décisions, que pourraient prendre ensemble tous ceux qui ne se reconnaissent pas parfaitement dans l’action du gouvernement. Sur la base de valeurs communes, de projets communs en cours d’élaboration, de présence commune sur le terrain, tout un pan de la majorité s’est mis en mouvement autour de Jean-Louis Borloo, de Jean-Marie Bockel, d’Hervé Morin et de bien d’autres personnalités.

L’idée est actuellement d’arriver à créer une confédération qui serait clairement dans la majorité, mais qui rassemblerait tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP.

Il va de soi que La Gauche Moderne est un mouvement complètement original dans ce rassemblement. Alors que tous les autres sont de la tradition centriste, centre-droit comme centre-gauche, notre histoire est d’appartenir pleinement à la gauche et de porter de ce fait un programme social original et fort. Dès lors, notre rapport à la confédération sera un peu difficile à établir et demande encore beaucoup de travail. Pourrions-nous par exemple être un parti pleinement associé aux travaux de la confédération et complètement indépendant sur le plan de son organisation et de ses décisions ? Je le crois tout à fait,  et l’état de mes réflexions actuelles est de dire que la meilleure situation pour nous serait, à titre d’unique exception, le statut, non pas de parti membre, mais de parti associé à la confédération.

A l’évidence, notre indépendance ne sera pas en cause, et tous nos partenaires sont prêts à la reconnaître. J’ajoute que de tout cela, les militants de La Gauche Moderne seront amenés à débattre et qu’ils prendront également à notre convention du 28 mai les décisions qui s’imposent.

En ce début d’année, en ces temps difficiles, j’appelle tous nos membres à redoubler d’ardeur.

 

Michel SUCHOD

Secrétaire Général de La Gauche Moderne

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 22:16

Dans un monde profondément transformé par la révolution technologique, la globalisation économique et financière et l’émergence de nouvelles puissances, l’immobilisme c’est le déclin. La gauche socialiste se montre incapable d’imaginer ou de vouloir le changement qui seul peut stimuler notre économie et revivifier notre modèle social. Archaïque et nostalgique, elle se cantonne dans le refus de toute réforme et de toute modernisation, invariablement qualifiées de régressions ultra libérales.

C’est pourquoi, faute de pouvoir rénover cette gauche, La Gauche Moderne a choisi d’accompagner la politique de changement proposée par le Président de la République. Nous savions que réformer la France en profondeur et lui rendre sa compétitivité serait difficile et ce fut le cas. A l’opposition systématique de la gauche s’est ajoutée celle de tous les corporatismes et l’attitude souvent rétive d’une majorité loin d’être totalement convertie au changement.

Et puis, dès septembre 2008, la crise mondiale en imposant d’autres priorités n’a pas permis de réaliser tous les engagements de la campagne présidentielle, ni de procéder, avec la force nécessaire, à toutes les réformes envisagées. Pourtant, beaucoup a été fait et le bilan provisoire de ce quinquennat s’avère positif. Face à la crise, Nicolas Sarkozy, après avoir su mobiliser les pays européens pour éviter l’effondrement, a procédé à une relance rapide de l’investissement et mis en œuvre des mesures sociales qui ont permis à la France de la traverser dans de moins mauvaises conditions que ses voisins. Il a su aussi s’engager, au sein d’un G20 qu’il a contribué à revitaliser, dans une action destinée à réguler le capitalisme financier. Depuis 2007, des réformes ont été entreprises et des politiques menées, qui ne peuvent que satisfaire les hommes de gauche que nous sommes.

Les mesures pour l’emploi, le contrat de transition professionnelle, la défiscalisation des heures supplémentaires, la loi sur la représentativité syndicale et sur la rénovation du dialogue social, l’augmentation continue du minimum vieillesse, l’instauration du RSA et son mode de financement, la courageuse réforme des retraites, permettant de sauver le système par répartition, renouvellent le pacte social et soutiennent le pouvoir d’achat. La révision de la Constitution, la réforme de l’administration et la maîtrise des dépenses publiques, la réforme de l’école, l’autonomie des universités accompagnée du plan campus et du soutien à la recherche avec le "crédit d’impôt-recherche", le service minimum, la réforme de l’hôpital, la politique de création de logements sociaux et les facilités accordées pour l’accès à la propriété, la création du statut d'auto entrepreneur, la suppression de la taxe professionnelle, la loi contre le port du voile intégral, le "Grenelle de l’environnement", permettent, dans des domaines divers, de moderniser notre société et de dynamiser notre économie …

Certes dans ce bilan, nous n’approuvons pas tout. Nos réticences sont fortes sur des questions comme le bouclier fiscal, et plus largement sur la participation des plus aisés à l’effort commun, ou sur une mesure comme la nomination des présidents de chaînes publiques par le Président. Qu’en sera-t-il de l’avenir ? Quelle sera l’action du nouveau gouvernement Fillon, recentré sur le noyau le moins progressiste de la majorité, appuyé sur un parti dont le dirigeant est clairement un homme de droite ? Quelle sera la marge de manœuvre du Président durant ces prochains mois, et quel sera le projet qu’il présentera aux Français à l’élection présidentielle ?

Nous en jugerons librement, comme c’est librement que nous nous exprimerons, en nous adressant d’abord aux électeurs de gauche, car nous en avons le devoir. En effet, on ne peut laisser croire que la gauche se limite à la radicalité utopique de l’extrême gauche et au conservatisme de socialistes sans projet, arc-boutés sur les dogmes que sont la préservation apparente des droits acquis, l’assistance, l’augmentation continue des dépenses publiques et donc des impôts, la méfiance confinant à l’hostilité vis-à-vis des entrepreneurs.

Nous devons montrer qu’il y a une autre gauche. Une gauche qui met en avant les valeurs d’équité, de responsabilité, de complémentarité entre les droits et les devoirs. Une gauche moderne tournée vers l’avenir, dont la priorité est l’éducation- qui doit offrir à tous les mêmes chances- la formation et la recherche ; qui veut mettre en œuvre une politique pour la jeunesse avec l’objectif de ne laisser aucun jeune de 16 à 20 ans sans activité.

Une gauche solidaire qui veut compenser les inégalités et les handicaps de départ pour permettre à tous le même accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi, à la sécurité ; qui veut fonder la lutte contre le chômage non pas sur la préservation à toute force d’emplois dépassés mais sur l’innovation, sur la souplesse donnée aux entreprises comme sur la formation et la protection des salariés.

Une gauche réformiste et ambitieuse qui veut faire en sorte que l’indispensable politique de réduction des déficits ne vienne pas contrarier, au risque d’étouffer la croissance, la nécessité impérieuse d’investir et de soutenir l’activité ; qui veut une fiscalité qui n’augmente pas, mais soit rééquilibrée, par une taxation plus forte des revenus du patrimoine et une diminution des charges pesant sur les entreprises et les salariés. Oui il y a une autre façon d’être de gauche et d’agir à gauche.

En France aujourd’hui, c’est La Gauche Moderne qui représente cette autre voie pour la gauche, cette autre voix qui doit se faire entendre. Si la situation restait ce qu’elle est, l’électeur de gauche n’aurait, lors de la présidentielle, le choix qu’entre l’irréalisme de l’extrême gauche et l’immobilisme du PS. Entre la promesse que demain sera comme hier (ou même avant-hier), avec Martine Aubry et la semaine des 4 jeudis que leur proposent Besancenot et Mélenchon.

Au sein de La Gauche Moderne, on y réfléchit, on en débat. Il ne nous est pas indifférent d’entendre Manuel Valls tenir des discours intelligents et modernes, de voir des maires, comme celui de Lyon, faire preuve de clairvoyance dans des domaines comme la sécurité, contrairement à la tradition de leur parti.

L’idée s’impose qu’il faut, à l’occasion de cette campagne qui commence, rassembler les innovateurs de gauche, faire entendre leur voix, porter leurs propositions …

Mais, doit-on aller plus loin ? S’engager davantage ? Nous verrons bien. S’il se trouvait qu’aucun acteur, dans cette campagne, ne parvienne à incarner nos idées, peut-être alors faudrait-il, ne pas nous contenter de les exprimer, mais envisager de les proposer au suffrage des Français pour leur offrir le choix d’une gauche moderne, la possibilité d’une "réforme juste". Le temps n’est pas encore venu de décider. Aujourd’hui c’est le temps de la réflexion, de l’expression des idées et du débat de fond. C’est ce qui nous occupe.

Jean-Marie Bockel, Michel Suchod, Marc d’Héré Respectivement président, secrétaire général et chargé du Projet de La Gauche Moderne

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 17:02

 

Oui, les Cucs seront bel et bien prolongé jusqu'en 2014 mais il semblerait que les préfets aient reçu des consignes d'amincissement des enveloppes financières. Dans certains départements , les associations et les élus sont remontés et iront peut-être le crier sous les fenêtres du préfet.

Le 1er février, Maurice Leroy, ministre de la Ville, répondait aux questions du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques sur l'échec de la politique de la ville, largement analysé dans le dernier rapport des députés François Goulard (UMP) et François Pupponi (PS).

Rien de nouveau sous le soleil, dans les propos du ministre, qui fait le job, allant même dans un élan émouvant de solidarité jusqu'à excuser les erreurs supposées de ses prédécesseurs tant le job en question est semé d'embûches. On attend avec une réelle impatience les premières vraies mesures de ce ministre finalement de plus en plus attachant au regard de ce détachement involontairement cynique qu'il affiche et qui nous épargne les éternelles vacuités sur les Plans Marshall émasculés avant d'être lancés et autre envolées dialectiques sur la réinvention perpétuelle de la politique de la ville.

Tout est à la baisse, des contrats aidés aux Cucs. Leroy ne cesse de dire qu'il n'est pas Merlin l'Enchanteur. Il n'a rien compris à l'affaire. Personne ne veut d'un Leroy Merlin.

Tout le monde s'accorde pour ne demander qu'une Politique de la Ville 

Une vraie politique de la ville, ce serait déjà bien.

Une politique de la ville  qui saurait; se redonner les moyens de lutter efficacement contre les processus d'exclusion sociale et de ségrégation urbaine, de créer  de nouvelles ZUS permettant à certaines villes de bénéficier de moyens réels et efficaces, de développer du lien social

En fait, soit Maurice Leroy  a oublier  les fondamentaux (prévention et anticipation des risques sociaux) qui ont fait la politique de la ville  le pilier de la cohésion sociale et du vivre ensemble, soit il ne conscientise pas les problématiques croissantes des professionnels, les difficultés de répondre aux besoins émergeants, la souffrance dans les quartiers, etc. A moins qu'il ne se  prépare bien en amont à une prochaine crise urbaine,  pouvant alors dire qu'il  réagit avec célérité .

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 21:17

En politique, il faut savoir insister pour tracer son sillon. Même quand un mur se dresse ?

La sécurité et Nicolas Sarkozy, c'est avant tout une histoire d'échecs successifs, ce qui en soit ne serait pas bien grave tant le sujet est difficile. C'est l'entêtement qui devient ennuyeux, preuve d'un insondable aveuglement idéologique ou d'un manque surprenant de lucidité. Car celui qui voulait terroriser les délinquants a réussi une performance hallucinante : faire défiler presque ensemble magistrats et policiers, fait surréaliste tant les deux corps ont plutôt l'habitude de s'opposer sur les tribunes.

Mais même au sein de l'UMP, le tout sécuritaire commence à montrer quelques signes d'amollissement. Témoin le rapport remis à Fillon par le député UMP Alain Bénisti où l'on sent bien que les coups de menton comminatoires du Président de la République posent désormais un vrai problème politique.

En politique, les discours de rupture ne durent que le temps accordé par l'opinion publique pour vérifier s'ils s'appuient sur du concret. Si rien ne vient ou, pis encore, si des opérations d'enfumage contreproductives se succèdent à un rythme effréné, l'effet boomerang est terrible.

Les beaux discours sont ceux que la réalité épouse. Et les menteries  en la matière, sur l'air du tout va très bien, madame la marquise, ajoutent de l'amertume au sentiment d'impuissance à ceux qui quotidiennement  vivent dans un sentiment d'insécurité.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 01:38

Maurice Leroy a confirmé la tenue d'un Comité interministériel de la ville (CIV) en février, dont François Fillon assurera la présidence (lire article). Sans vouloir préjuger de ce qu'il en ressortira, tout indique que ce CIV s'apparentera plus à une routine administrative qu'à un vrai évènement de la politique de la ville. Plusieurs raisons expliquent ce scepticisme. Génétiquement, la droite ne croit pas à ce dispositif dérogatoire. Elle est honnête avec elle-même. Pour elle, le droit commun doit seul forcer le passage là où les inégalités de toute sorte s'enkystent. C'est une vision volontariste de l'action publique dont on sait qu'elle est démentie en permanence par les faits (ghettos scolaires, discriminations raciales, à l'embauche, freins à la mobilité, etc.). La droite s'appuie sur un projet de rénovation structurelle de l'économie du pays. A ses yeux, les faiblesses françaises relèvent d'un déficit criant de compétitivité des entreprises et seul un ajustement des fondamentaux de l'économie sur le modèle allemand pourrait permettre à la France de retrouver le chemin de la croissance, donc de l'emploi, enrayant ainsi la paupérisation des quartiers. Cette manière de voir est d'une grande clarté : la droite veut sortir de l'assistanat, de la mise sous oxygène de la pauvreté et du bricolage des contrats aidés qui n'offrent pas la possibilité d'un décollage de vie aux personnes qui en bénéficient.

C'est clairement à cet endroit que la crispation s'opère entre les partisans d'une approche sociale et ceux qui ne voient l'avenir qu'à travers le prisme économique. Pour poursuivre dans une vision binaire quelque peu archaïque mais présentant l'avantage de la limpidité, la gauche pense qu'il revient à l'Etat de permettre à chaque individu de retrouver le chemin de l'épanouissement. Que, seul, l'individu ne peut grimper les falaises à pic de l'affirmation sociale : vivre dans une relative quiétude citoyenne est une impossibilité notoire lorsque plusieurs facteurs défavorables se conjuguent et contrarient une telle espérance. Le mythe libéral, américain, du self made man est une construction fantasmatique, ébranlée par quelques exceptions hyper-médiatisées (boxe, football, rap, rarement chef d'entreprise).

Au passage, histoire de ne pas faire plaisir à tout le monde, la politique de la ville, dans sa réalité associative, ne doit pas oublier de se régénérer en interne pour démontrer qu'elle est en capacité d'être le juste moyeu entre le discours d'abandon qu'elle tient et les projets qu'elle porterait si elle était moins discréditée. La politique de la ville est une politique de l'audace. Elle perd de son intérêt dès qu'elle s'enlise dans une gestion plus administrative que novatrice. Il faut certes que les équipes DSU sentent le vent porteur d'élus avant-gardistes pour se sentir voler au-dessus des aspérités urbaines. Mais le fait que le vent soit une simple brise n'est pas une bonne excuse pour se détourner cette vitalité potentielle constitutive du génome « politique de la ville ».

Toutes ces considérations pour conclure au fait que la politique de la ville manque aujourd'hui d'une identité forte, d'un Etienne Pinte, d'un Pierre Cardo, d'un Philippe Dallier (UMP), d'un Claude Dillain, d'un François Pupponi (PS), d'un Christophe Lagarde (Nouveau Centre). D'une personne dont on n'aurait même pas à se demander si elle croit en ce qu'elle fait, ce qui est malheureusement, et peut-être injustement d'ailleurs, le cas de Maurice Leroy. Bien sûr, le choix de la personnalité n'est jamais neutre. Christine Lagarde connaît l'économie. Xavier Bertrand est féru de connaissances sociales. Brice Hortefeux colle à la police. Fadela Amara connaissait la banlieue mais elle était en résidence surveillée UMP. Mais, souvent, la politique de la ville ressemble à une case à remplir au nom des équilibres politiques à privilégier dans la continuité d'une victoire ou d'une défaite électorale. La gestion de la politique de la ville, en dehors de l'exception ANRU, ressemble à celle d'une caisse d'école où l'on compte les sous pour savoir si l'on peut louer les services d'un clown pour la kermesse de fin d'année. La cohésion sociale n'est même plus théorisée dans ce pays. Pis encore, la droite ne dit même pas si elle s'en fout, ou si elle la considère comme un sujet annexe, ce qui permettrait a minima le débat. La politique de la ville est tout simplement confrontée à un lent processus spectaculaire d'indifférenciation. Elle disparaît des écrans de contrôle de l'action de l'Etat. Hello papa tango Charlie.

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